Une école néo-zélandaise
Voilà bientôt 6 semaines que nous vagabondons en Nouvelle-Zélande. Entre randonnées et découvertes nous ne perdons pas de vue notre projet. C'est d'ailleurs le 11 août que nous nous sommes lancés à la recherche d'une école. Nous étions en route pour Wellington. Mais avant d'atteindre la capitale nous nous sommes arrêtés à Lower Hutt, une petite ville quelques kilomètres au nord de Wellington. Nous n'étions pas vraiment sûrs de pouvoir entrer dans une école aussi facilement qu'en Asie. Nous pensions que dans un pays occidentalisé comme la Novelle-Zélande il y aurait quelques démarches à faire afin de pénétrer dans les classes et rencontrer élèves et enseignants. Et bien pas le moins du monde ! Nous nous sommes simplement présentés au secrétariat. Nous avons présenté notre projet, expliqué notre venue. On nous a alors demandé d'attendre le principal. Mr Winnie est alors venu nous accueillir avec un sourire jusqu'aux oreilles. Il était ravi de nous emmener faire un tour dans sa belle école. En bref aucunes formalités à remplir, nous sommes allés dans toutes les classes et avons même pu faire des photos. Aux oubliettes les plans vigi-pirates et l'autorisation parentale pour photographier les enfants.
C'est dans une école publique que nous sommes accueillis. Le bâtiment central abrite le secrétariat. A partir de là les classes se succèdent comme un grand couloir. Chacune a une ouverture donnant sur la cour. Mais chacune a également une baie vitrée donnant accès à la classe voisine. Ces baies restent quasiment toujours ouvertes. C'est un peu comme si les enfants ne formaient qu'un seul et même groupe. Les classes son très spacieuses. Le sol est couvert de moquette. On y trouve un tableau interactif pour les plus grands, des tableaux vélédas pour les plus petits. Il y a des tables, des chaises, des coussins, des fauteuils, … L'ambiance est assez décontractée. Les classes ne sont pas conventionnelles. Chacune a sa propre configuration, et généralement cela fait plus penser à un salon qu'une salle de classe. D'ailleurs dans chaque classe où nous sommes passés nous avons constaté que la plupart des élèves et des enseignants étaient en chaussettes, assis sur la moquette. Une ambiance détendue et pas pour autant anarchique.
La première classe que nous a fait découvrir le directeur n'était pas comme les autres. En effet l'école Avalon accueille des enfants ayant des troubles autistiques. C'est la première fois depuis le début du voyage que nous entendons parler d'autisme en milieu scolaire. Dans cette école, deux enseignantes spécialisées sont chargées d'une classe de 12 enfants. Il faut préciser que 6 enfants sont actuellement en intégration scolaire complète. L'objectif pour la classe spécialisée est de favoriser les temps d'intégrations scolaires en milieu dit ordinaire.
L'école Avalon accueille les enfants de 5 à 12 ans. C'est le cas pour toutes les écoles primaires du pays. En Nouvelle-Zélande les enfants vont d'abord au jardin d'enfants, qui n'est pas obligatoire. Ensuite ils arrivent à l'école primaire jusqu'à 12 ans. Les niveaux ne sont pas exactement comme chez nous. De year 1 à year 6 ils sont au primaire (de 5 à 12ans), de year 7 à year 8 ils sont en école intermédiaire (de 12 ans à 14 ans), puis vient le collège, le lycée et l'université.
Nous avions constaté, en nous promenant dans le pays, que de nombreux enfants portaient un uniforme pour aller à l'école. Hors dans cette école nous faisons le constat inverse. Le directeur nous explique alors que l'uniforme n'est pas obligatoire, mais que c'est l'école qui décide le port de l'uniforme ou non. L'école Avalon a préféré l'option sans uniforme.
La différence entre école privée et publique est encore une fois le prix. Certaines écoles privées peuvent coûter très cher et à l'inverse des écoles publiques rien du tout. L'école publique est financée par l’État. Les enseignants sont eux aussi payés par l’État, ils sont fonctionnaires comme chez nous (pour le public). D'après le directeur cela permet d'éviter les restrictions budgétaires qui pourraient être imposées sur le salaires des enseignants, et ainsi d'assurer une sécurité du revenu.
Les écoles sont mixtes dans tout le pays. C’est au lycée que l'on trouve des écoles non mixtes, bien qu'elles soient rares et pour la plupart dans des établissements privés.
Le gouvernement néo-zélandais impose trois grands items au programme scolaire : apprendre à lire, apprendre à écrire, apprendre à compter. A partir de là chaque école et chaque enseignant fait son propre programme. Ainsi un enseignant qui serait bon musicien peut tout à fait intégrer la musique à son programme. Ici à Avalon on trouve des cours d'art, de jardinage, de cuisine, de théâtre... Le programme est donc différent en fonction de chaque école et de chaque enseignant.
Nous parlions de jardinage, et bien figurez-vous que le jardin de l'école a été installé dans l'ancienne piscine. Il est géré par les membres de la communauté de l'église voisine. Les enfants sont répartis en groupe et changent chaque semaine. Cela permet un échange avec des personnes extérieures.
Il y a aussi une superbe cuisine pédagogique. Les enfants peuvent y découvrir la cuisine. Mais c'est également un lieu où ils peuvent venir se restaurer à la pause de 10h et de 12h. Ici il n'y a pas de cantine. Chacun amène son casse-croûte. Le repas se fait sur la cour, dans les classes ou dans la cuisine. Pour les enfants les plus démunis, l'école propose un petit-déjeuner et un sandwich pour le midi.
Les enfants ont école du lundi au vendredi. Généralement l'école démarre à 9h et termine à 15h. A Avalon le directeur nous explique qu'il y a l'heure Maori, donc l’école démarre vers 9h15 et finit vers 15h15. Chez les plus petits les classes sont de 15 élèves en moyenne, puis 22 élèves, et 28 élèves pour les plus grands. Le nombre d'élèves par classe évolue graduellement.
Venons en aux vacances ! Les grandes vacances sont pendant la période de Noël, les enfants ont 6 semaines de congés de décembre à janvier. D'ailleurs c'est l'été pour eux à cette période de l'année. Ensuite, ils ont 2 semaines en avril, 2 semaines en juillet, et 2 semaines en septembre.
Pour finir nous voulions parler du directeur. C'est un homme vraiment accueillant et chaleureux (à l'image des néo-zélandais). En France le directeur a malheureusement souvent l'étiquette de gendarme. Ici il a une étiquette de grand-père. Effectivement les enfants n'hésitent pas à venir le saluer, ou à l'interpeller simplement pour lui monter leurs nouvelles baskets par exemple. La distance hiérarchique n'est pas la même qu'en France.
Cette école peu conventionnelle nous a beaucoup plu, des salles de classes ergonomiques et chaleureuses, à la diversité des cours proposés.